mardi 6 juillet 2010

Paix du Soir



Paul Delvaux est d'une nature silencieuse, il n'est pas éloquent, un dessin fait mieux l'affaire.

À partir de 1960, il réalisera de nombreux tableaux de grand formats, déclinant le thème des gares et des trains selon son inspiration. Paix du Soir de 1960 assemble dans une vaste fresque décorative des éléments d'un paysage vallonné, en bordure d'une gare de banlieue, tranquille, qui fait référence à nos souvenirs d'enfance.

Pour Delvaux ces tableaux sont purement descriptifs: ¨Je n'y accorde pas de signification particulière, aucune suggestion de départ. Je peins les trains de mon enfance et dès lors, mon enfance elle même. J'ai rejointe ainsi, dans une certaine mesure revivant mes gouts d'alors et retrouvant l'innocence de ces temps. Je sais bien que malgré le plaisir de les peindre, chemins de fer, gares sont des sujets quelque peu restrictifs; mais le dépaysament joue en sens contraire et force le sujet à l'universlité."

Les trains de Delvaux n'ont pas d'horaire, ni de destinations: ils n'ont ni chauffeurs, ni techniciens, ni passagers à bord. Ils n'ont pas d'itinéraires mais traversent les campagnes, les forêts, les banlieues, parfois s'arretent mais personne n'y monte, ni n'en descend. Quelques fillettes esseulées regardent, attendent peut être l'arrivée de quelqu'un.

Mais par contre c'est à travers cette série de tableaux que Delvaux prouves sa connaissance toute scientifique de l'univers ferroviaire. Aux dires de ses proches, il connaissait dans les moindres détails les essieux, les freins, savait identifier les wagons, connaissait les caractéristiques des lignes de chemin de fer. Il s'était constitué une banque de données à partir de photos, de croquis, qui retraçait l'évolution des locomotives, depuis la machine à vapeur jusqu'aux trains électriques. Il fut d'ailleurs, à sa plus grande fierté, nommé chef de gare d'honneur de la gare de Louvain-la-Neuve.

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